dimanche 19 août 2018

La Nooéconomie et la noopolitique sont l'avenir de l'île de La Réunion


La Nooéconomie et Noopolitique

Un jackpot à 1 000 milliards de dollars pour l’île de La Réunion.¹

L'économie de la connaissance est l'avenir de l'île de La Réunion
La connaissance est le nouveau pétrole, et la biodiversité, une source immense de connaissance, selon Idriss Aberkane. C'est l'équation du biomimétisme.

La Réunion est une gigantesque pétropuissance qui s'ignore.

Continuer à vouloir poursuivre désespérément un modèle de développement économique à l’infini basé sur des ressources finies est non seulement absurde, ridicule mais avant tout suicidaire, et pourtant c’est ce modèle que nous poursuivons tous actuellement.

• Imaginez une économie dont la ressource principale est infinie.
• Imaginez une économie dotée d’une justice intrinsèque,
• Une économie qui facilite et récompense le partage,
• Une économie où le chômeur a davantage de pouvoir d’achat que le salarié,
• Une économie où 1 et 1 font 3,
• Une économie ou lorsque je vous donne quelque chose, il m’appartient encore…
• Une économie dans laquelle tout le monde naît avec du pouvoir d’achat et où, enfin, le pouvoir d’achat ne dépend que de vous-même.

Ce nouveau modèle économique que propose Idriss Aberkane² est tout simplement évident ! Il s’agit d’un changement fondamental, d’un nouveau paradigme : La Nooéconomie.


La Nooéconomie c’est l’économie de la connaissance

La nooéconomiel’économie de la connaissance – capture la totalité du développement durable et ouvre la possibilité de trivialiser en quelques années des problèmes que l’humanité a estimés insolubles. La nooéconomie lutte notamment contre la pauvreté tout en préservant la diplomatie et la sécurité, permet un développement économique prospère et durable. Ses prolongements sont :

La noopolitique c'est le pouvoir de la connaissance

La géopolitique est l’interaction du pouvoir et de la terre. La noopolitique est l’interaction du pouvoir et du savoir. Cette interaction est réflexive et disruptive : elle change profondément la géopolitique et l’art de gouverner, car elle s’intéresse à l’art de faire régner le savoir sur le pouvoir, et surtout pas à celui de faire régner le pouvoir sur le savoir, qui est la situation actuelle, et pour laquelle les esprits les plus brillants ont concédé leurs sciences aux États et aux guerres alors qu’ils auraient dû les concéder à l’humanité et à la paix.
La noopolitique reconnaît l’existence d’une noosphère, océan de savoirs autour duquel tous les États possèdent un littoral, grâce auquel ils peuvent compenser une défaite dans leur kinésphère, c’est-à-dire la sphère de leur liberté de mouvement. Ainsi les États contraints sont forcés d’innover, car les États sont cognitifs mais leur immaturité cognitive fait qu’ils attendent d’être contraints pour innover, comme la Chine aujourd’hui. Par ailleurs, les États, de même que les individus, ne connaissent pas leurs intérêts et agissent selon une rationalité très limitée. Si la géopolitique classique déclare que les États sont motivés par l’acquisition de pouvoir sur les autres, la noopolitique déclare que toute source de pouvoir est le pouvoir sur soi-même, ce qui fonde un stoïcisme d’État. Enfin, toute guerre ne peut exister que par la coexistence de connaissance et d’ignorance : il faut la connaissance de nuire à son ennemi et l’ignorance de nuire au conflit lui-même. Dans la connaissance absolue, les guerres n’existeraient plus.
Cette note a été écrite par Idriss J. Aberkane, qui est notamment chercheur affilié au Kozmetsky Global Collaboratory de l’université de Stanford.

Le Biomimétisme

L’art d’extraire de la connaissance de la nature.
Fais comme l’oiseau ! Ou comme le ver de terre. Ou le baobab. Imiter la nature : voilà le secret des innovations qui vont changer le monde. On appelle ça le biomimétisme. Le principe n’est pas neuf, il était déjà cher à Léonard de Vinci : « Scrute la nature, c’est là qu’est ton futur ». Le biomimétisme est le grand enjeu technologique de demain. Les plus belles inventions seront celles qui sauront s’inspirer des animaux et des végétaux. On pourra ainsi éclairer nos villes grâce aux méduses ou concevoir des GPS sur le modèle des fourmilières. Les exemples sont innombrables. Pour être high-tech au 22ème siècle, il faudra observer les organismes vivants et faire comme eux.
Savez-vous que La tour Eiffel est un exemple unique et insoupçonné du biomimétisme ? Gustave Eiffel s’est en effet inspiré de la structure intérieure d’un fémur humain pour son architecture en 1889. S’inspirer de la nature pour soigner, pour construire, pour fabriquer de façon durable? Voilà l’enjeu du biomimétisme.

Concrètement quels en sont les applications pour La Réunion ?
L'économie de la connaissance est l'avenir de l'ı̂le de La Réunion
La connaissance, c'est le nouveau pétrole : demandez à la Corée du Sud, sans ressources naturelles, elle exporte 20 % de plus que toute la Russie... La connaissance est le nouveau pétrole, et la biodiversité, une source immense de connaissance : c'est l'équation du biomimétisme. Or La Réunion est un "point chaud" de biodiversité dans l'Union européenne. Conclusion du syllogisme : l'île est une gigantesque pétropuissance qui s'ignore.

La technopole réunionnaise et ses gecko-technologies

Prenez le gecko diurne à poussière d'or, qui vit à La Réunion, il a inspiré la technologie "Abigaille", un robot biomimétique doté de la même faculté d'adhésion sèche que les pattes dudit lézard. Développée par l'université Simon Fraser de Vancouver et l'Agence spatiale européenne, Abigaille est promise à de nombreuses applications aérospatiales. Le MIT et Stanford, se sont eux aussi lancés dans la course aux gecko-technologies... Il ne tient qu'à l'île de La Réunion d'en être. Elle a déjà sa technopole, équipée d'un cyclotron, à laquelle ne manque qu'un esprit d'interdisciplinarité (et de sérendipité, car, comme toute technopole à la française, on n'y trouve pas un lieu de détente dès la nuit tombée), pour s'engager sérieusement dans le biomimétisme. Des entrepreneurs insulaires se sont déjà lancés, à l'image de Luciano Morel qui développe une solution de biorémédiation contre la pollution acoustique sous-marine, à base d'algues transformées.

La Réunion possède aussi les célébrissimes "crevettes-mantes", que l'on devrait plutôt appeler supercrevettes.


De la taille d'une grosse langoustine pour certaines, elles sont des encyclopédies vivantes de biomimétisme : capables de percuter leurs proies à plus de 1 500 newtons, elles provoquent une bulle de cavitation dans l'eau, la technologie de supercavitation des torpilles russes de type "shkval" - ou requin - qui équipe aujourd'hui l'Iran. Cette technologie induit une onde de choc lorsqu'elle s'effondre, et produit des étincelles de sonoluminescence, dont le record de température a été mesuré à 20 000 K soit la température à la surface du soleil... Un robot "Ninjabot" en a déjà été inspiré. Les yeux de ces bestioles contiennent aussi le meilleur écran solaire au monde (des Mycosporin-like Aminoacids pour la petite histoire) et seize cônes pour les couleurs, contre trois chez les humains, ce qui a aussi inspiré une caméra pour le diagnostic rapide de cancer sur biopsie. Supercrevettes, donc.

¹Un jackpot à 1 000 milliards de dollars pour l’ïle de La Réunion.

Ces deux espèces ne sont pas les seules qui intéressent les hautes sphères mondiales de la recherche et du développement. Les araignées endémiques des Mascareignes sont actuellement étudiées de près dans le but de produire des tissus high-tech ou encore des gants de protection professionnels destinés à empêcher les piqûres. D’après Idriss J. Aberkane, qui se base sur les différentes applications possibles et les gains déjà engendrés, "cette connaissance cumulée qui s’ignore dépasse en valeur un millier de milliards d’euros."

Des araignées aux tissus high-tech

On pourrait aussi parler de la technologie de la soie recombinante, à laquelle les araignées endémiques des Mascareignes pourraient contribuer, et qui est déjà à l'oeuvre comme matériau innovant dans l'aérospatiale civile et chez Lockheed-Martin, mais aussi dans l'industrie des gants de protection professionnels anti-piqûre, notamment du leader mondial Turtleskin. Pour le dire simplement, cette connaissance cumulée qui s'ignore dépasse en valeur un millier de milliards d'euros (plus de 33 000 tonnes d'or).
L'ancien professeur de maths, entrepreneur chevronné et fin historien de l'économie réunionnaise, René Fontaine, éclaire sur le passé et laisse beaucoup espérer de l'avenir : "Toute l'histoire économique de La Réunion repose sur des effets d'aubaine : d'abord le café, puis le sucre, ensuite les plantes à parfum comme le géranium, les avantages fiscaux, puis les grands travaux à l'image de la route des Tamarins et la nouvelle route du littoral"

Marier ethnodiversité et biodiversité

En attendant, les statistiques douanières ramènent à la réalité de l'état du marché. Selon René Fontaine, La Réunion doit importer autour de 4 milliards d'euros, pour un export de 300 millions. Certes le passage à la départementalisation a été très bénéfique, le PIB par habitant est passé de 15 % de celui de la métropole en 1946 à 60 % aujourd'hui, la mortalité infantile a dégringolé..., tout cela grâce à la manne financière, mais maintenant, c'est terminé. Le message était clair à la dernière visite présidentielle : débrouillez-vous. "Nous avons 115 000 analphabètes de plus de 15 ans ici (presque 1/8 de la population) et le chômage des jeunes, ce sont des énergies qui ne circulent pas et qui explosent au lieu de se transformer", avertit René Fontaine. Cette énorme manne financière qui gît sous nos pieds serait plus que la bienvenue dans le département où le chômage touche près de 45 % de la population active, dont 59 % de jeunes. Pour rappel, 42 % des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté.
L'île, c'est certain, a laissé stagner bien trop longtemps son pétrole biomimétique et humain - 200 microclimats et presque autant d'endémismes. Et si le mariage de l'ethnodiversité et de la biodiversité était l'avenir de La Réunion ?

Sources :

  • ² Idriss Aberkane [Titulaire de trois doctorats, chercheur associé au Kozmetsky Global Collaboratory. Idriss Aberkane est un expert en neurosciences cognitives. Ambassadeur du Campus Numérique des Systèmes Complexes de l'UNESCO-UniTwin, il est chercheur à l'Ecole Polytechnique et chargé de cours à l'Ecole Centrale de Paris où il promeut l'utilisation du jeu comme moyen d'apprentissage. Consultant International ayant donné plus de 160 conférences sur quatre continents, dont cinq TEDx, et créé trois entreprises en France et en Afrique. Clients principaux : Pwc, Mazars, At Kearney, BCG, Alexander Forbes, Engie, Eiffage, BPCE, Chanel, etc. http://idrissaberkane.org/index.php/cv/ ]


  • https://www.youtube.com/watch?v=vi39Z0i0G1s 
  • http://idrissaberkane.org

 

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